Jean-Pierre LASSALLE : Les petites Seymour (« Encres blanches » / Encres Vives)

Après lecture de ce nouvel ouvrage de Jean-Pierre Lassalle, on s’interroge sur le qualificatif à employer à son propos tant les textes déconcertent par leur originalité féconde. Bien sûr on pense au Surréalisme, mais tout autant à l’humour.

« Dans les brouillards de Londres
Je cherche un gant le gant fringant
d’un intrigant
Je cherche un gant tout blanc
d’Hingant de la Tiemblais
Au cœur des blés dans les remblais
Le gant d’Hingant de la Tiemblais.
»

La poésie de Jean-Pierre Lassalle est le royaume du jeu de mot, le royaume de l’absurde qui se révèle à l’analyse plus logique qu’il y paraît au prime abord. Des mots assemblés, des mots détournés, des mots décortiqués agitent le propos intense du poème, et c’est un festival d’inventions, d’étranges rapprochements entre les thèmes soudainement pris au piège de la syntaxe.

La quatrième de couverture évoque une « errance dans le temps », mais il existe aussi une « errance dans les mots ».

« Laissant une invisible mue / séchée sur les calcites qu’un simple papillon bleu des Causses / renverra au néant d’un soupir d’aile. »

Jean-Pierre Lassalle, avec Les petites Seymour (dont la couverture est signée Silvaine Arabo) donne à l’imaginaire l’occasion de se manifester une nouvelle fois dans le sillage d’un Surréalisme inspiré.

©Jean Chatard

(Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 25, 1er semestre 2008)