Postface de GUILLEVIC à « Natures Illimitées » de Monique W. LABIDOIRE – Le Milieu du Jour – 1995

La poésie ne peut être définie, on le sait. On la vit ou ne la vit pas, et la vivre c’est communier avec les choses, avec le monde en paix ou en fureur, avec cette vibration qu’on appelle la vie. Lire de la poésie, c’est vivre intensément quelque chose qui n’a pas de nom et qui est la vie secrète de tout ce qui nous entoure. C’est l’acte d’amour avec ce que nos sens nous font deviner.

Certains arrivent à vivre et à faire vivre à d’autres cette communion. Ce sont les poètes.

Monique W. Labidoire est un poète. Elle donne cette communion avec d’innombrables choses dans leur intimité. Cela, par les moyens les plus simples. Par l’acuité de ses sens en rapport avec son univers quotidien elle parvient à se faire ouvrir l’universel. Chez elle les choses vécues ou rêvées prennent la dimension du monde et son langage à la fois plein et acéré, que depuis trente ans je vois évoluer, se concentrer sur l’essentiel, nous plonge dans une expérience et nous rend à nous-mêmes.

©Eugène Guillevic – Le Milieu du Jour