Jean-Claude Albert COIFFARD : Voix Mêlées, préface de Charles Le Quintrec (100 pages, 15 €. Sacs à mots éditions, 2009)

Trois chapitres se partagent cet épais volume d’une poésie que salue dès l’abord Charles Le Quintrec en une belle, longue et utile préface qui souligne les divers aspects de l’écriture de Jean-Claude Albert Coiffard. Fidèle à ses amis, Coiffard honore le cher Jacques Taurand, Norbert Lelubre, Arlette Chaumorcel, Chris Mestas, Gilles Baudry, Henry Rougier et quelques autres parmi les plus authentiques poètes d’aujourd’hui. Voix Mêlées comprend trois chapitres distincts : « Le lutrin du jour », « Ce jour-là » et « Venise aux fontaines d’oiseaux ». L’ensemble forme un ouvrage dans lequel on respire un air plus pur et où le cœur hésite entre le bonheur esthétique et le tendre : parfois – les souvenirs – meurent de trop de bleu. Mais il n’y a pas que du bleu dans la poésie de Jean-Claude Albert Coiffard ! Il y a cette vie qui se donne et se prend, il y a l’aventure d’une journée, de toute une vie, et puis la mort au bout du chemin. L’oubli, peut-être… Il y a cette chaleur humaine qui a raison de tous les rites, ces brassements du cœur, cette palombe de l’espoir. Le poète, l’esthète, l’homme de culture, tandis qu’une larme de joie – échappée du silence, coule et disparaît dans la fange oubliée de Venise, alors que le créateur admire une fois de plus… la mer endormie – aux pieds de Murano… Le lecteur, lui, admire de l’ouvrage cette volonté d’aller à l’essentiel. Car Jean-Claude Albert Coiffard délaisse avec superbe le superflu pour se consacrer exclusivement à l’art qui nous concerne. La poésie, la véritable poésie est à ce prix.

©Jean Chatard

(Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 31, premier semestre 2011)

Jean-Claude Albert COIFFARD : Ce peu d’éternité, préface de Jacques Taurand (Sac à mots).

Dès l’abord, Jean-Claude Albert Coiffard, en un poème qu’il dédie à son préfacier Jacques Taurand, précise que sa poésie est de celles qui privilégient la confidence.

« Approchez-vous du livre
car je vais parler bas »

Les mots, ici, dans leur simplicité première, sont gorgés de sève et de tendresse. On les sent palpiter en même temps que le poète utilise leur rondeur, leur chair suave, afin de nous confier combien la vie est belle sous le ciel bleu de la poésie.

Parler bas, c’est développer l’échange entre personnes de la même obédience, c’est partager les foisonnements de l’âme, les élans chaleureux du corps qui défie les ans en compagnie de la tendresse. C’est aussi écouter…

« … la plume
qui roucoule
au bord de l’encrier ».

On sait, dès lors, que Jean-Claude Albert Coiffard privilégie l’amitié et sa douce chaleur humaine. Comme Robert Momeux (dont le style est proche et la teneur voisine), il pourrait affirmer : « tous mes amis sont des poètes » tant on le sent attentif à ces « merveilleux perdants » auxquels il dédie ses textes nuancés, gouleyants, fruités comme de bons vins, superbes.

« Ce peu d’éternité » est l’œuvre d’un poète authentique, cousin d’Eluard et de Max Jacob, dont la personnalité s’affirme dans le foisonnement de sentiments élevés et la couleur des mots choisis.
Un livre chaleureux ouvert sur le présent.

©Jean Chatard

Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 23/24, année 2007.