Isabelle GUIGOU : Le parfum des pierres aveugles (2007, éditions Clarisse – 170, allée de Sainte-Claire – 76880 Martigny, 10 €)

Avec la sortie du livre d’Isabelle Guigou, « que l’on ne traverse pas sans bouleversement », annonce l’éditeur, « nous avons pris la décision de baisser le prix de vente de la collection de 12 à 10 € pour donner au plus grand nombre la possibilité de soutenir notre travail. » Et ce travail, il est vrai qu’il mérite d’être soutenu. Née en 1969, Isabelle Guigou enseigne le français dans un collège du Jura. On lui doit sept plaquettes de poèmes, publiés notamment en revue. Le parfum des pierres aveugles est certainement l’écrit le plus abouti de cet auteur, qui nous fait part de son angoisse, de sa douleur et de sa mélancolie : m’assurer que tout est encore en moi… M’assurer que rien n’est passé mais contenu – Finalement tout cela au-dedans de mon corps. Ce parfum des pierres aveugles peut-être considéré comme le carnet de bord d’une enfance défunte : Lieu tranché en pleine enfance… – On cicatrise – Cette douleur pourtant au-delà du moignon ; du temps qui passe : Caresse d’outre-tombe – D’outre-temps ; du deuil : Gravir une à une les marches vers la lumière – Sortir un à un les absents du ventre de la mort ; et de la solitude : Mes mots répondent aux silences, claudiquent dans un dialogue boiteux à travers le temps.

©Karel Hadek

(Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 25, 1er semestre 2008)