« Le sang du jour », ce récent petit ouvrage des éditions dirigées par Paul Van Melle, à La Hulpe, bien que structuré en des textes indépendants, est en vérité une succession d’images qui pourraient n’appartenir qu’à un seul et même poème tant l’osmose importe ici.
Les pétales des sons se posent sur le lit du silence
L’esprit respire un faible buée musicale… »
Dans le poème suivant, la même intensité sécrète les mêmes effets et les mêmes espaces.
L’instant explose dans sa gaine privatrice… »
Sur la quatrième de couverture, outre la comparaison de Patrice Blanc avec Jean Bouhier et les poètes de l’Ecole de Rochefort, il est question du « ton » qui « demeure intact, tourné vers l’humain sans gommer les dernières trouvailles des poètes les plus contemporains ». Juste regard sur ce recueil de qualité. Il existe en effet dans cette poésie des recherches syntaxiques où « Le danseur ébauche un flot de nudité » et où « le mourant perce le ciel de son regard rouillé ». L’ensemble de cette plaquette du GRIL souligne une présence poétique certaine.
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 20, second semestre 2005.