Sous une couverture de Jean Benoit (« Bris collage ») Guy Ducornet publie le pamphlet À la niche les glapisseurs de dieu ! signé en 1948 par une cinquantaine de surréalistes et contresigné en 2006 par 175 autres. Pour la première fois, ce tract est traduit ici en neuf langues (allemand, anglais, arabe, espagnol, grec, italien, néerlandais, portugais, tchèque) et est prétexte à une mise au net de Ducornet qui en souligne les points essentiels, avec l’appui graphique d’illustres représentants du surréalisme : Pénélope et Franklin Rosemont, Siné, Rikki Ducornet et bien d’autres.
Le texte À la niche les glapisseurs de dieu ! donne des exemples prouvant que « les chrétiens d’aujourd’hui disposent d’arguments pris dans des poubelles théologiques assez hétéroclites pour parer aux circonstances les plus diverses. Dans ces conditions, toute discussion est, faute de la moindre constance dans le langage par eux employé, c’est-à-dire en raison de leur duplicité fondamentale, impossible. »
Ce rejet systématique, Guy Ducornet le prend à son compte avec la véhémence d’un esprit libertaire « au service de la poésie, de l’amour et de la liberté ». C’est dire que le surréalisme toujours en quête de « merveilleux », s’il ne se laisse pas pervertir, n’en appelle pas moins à l’imaginaire et au désir évidents de création.
Membre du mouvement surréaliste américain depuis 1967, Guy Ducornet appartient au mouvement d’Édouard Jaguer « Phase » depuis 1972.
Signalons, du même Guy Ducornet, Oblique Shocks (2001) — poèmes et collages — ainsi que la traduction récente de Gazelle (éditions Joëlle Losfeld, 2007) de Rikki Ducornet.
Les amateurs seront bien inspirés de se référer à un autre ouvrage de Guy Ducornet, Le Punching-ball et la vache à lait (Deleatur/Actual, 1992).
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 349, avril 2007