C’est dans un beau petit recueil dont la couverture est ornée d’une œuvre de Jean-Philippe Aizier que Jacques Taurand a choisi de nous offrir ses poèmes récents. Confié aux éditions de Saint Mont, cet ensemble réunit des textes d’une facture habituelle, chez le sensible JacquesTaurand, mais ici plus structurée, plus maîtrisée qu’à l’ordinaire, semble-t-il. En bref, du meilleur cru.
En ce pays de la poésie où « Le jour / chante sa lumière », les drames de l’existence, s’ils sont quelque peu occultés dans la démarche, n’en demeurent pas moins ce centre des préoccupations où l’homme d’aujourd’hui puise ses élans, aiguise ses reflets, distille ses poèmes. C’est ici que l’on murmure… « Les choses à voix basse / la page d’un ciel / que tourne l’habitude ».
Dans sa postface, Christophe Dauphin situe avec exactitude le poète parmi les siens. Et il est vrai que les dédicataires de ces textes où l’amitié prévaut ont noms : Jean Joubert, Serge Wellens, le regretté Jacques Simonomis, Ange de Saint Mont, Jean-Claude Albert Coiffard, Jehan Despert, Michel Héroult et quelques autres, tous artisans des mots, amoureux du langage et chaleureux compagnons.
Dans Les Allées du temps, Jacques Taurand, s’il musarde et contemple, sait aussi nous convier à des magies secrètes où l’homme s’imagine détenir un pouvoir sur les heures.
D’un pas tranquille, il aborde avec confiance les allées bleues de la sagesse.
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 348, mars 2007