Il y a peu, on célébrait à la Sorbonne le dixième anniversaire de la disparition de Serge Brindeau (survenue le 27 avril 1997), rencontre organisée par Paule, la veuve du poète, et Matthias Vincenot (avec le soutien du Service Culturel des Étudiants de l’Université de Paris Sorbonne — Paris IV) entourés de José Millas-Martin, Michèle Lévy, Christian Pelletier, Monique Labidoire, Maurice Couquiaud, Francine Caron, Claude Herzfeld, Hedi Bouraoui. Les textes étant lus par Gérard Cléry.
Parallèlement à cette manifestation « Autour de Serge Brindeau » paraissait un ouvrage Un poème vient au monde réunissant de nombreux textes inédits retrouvés par Paule. Ce livre d’une douce clarté vient à point nommé pour souligner l’importance d’un poète dont la modestie et le plaisir de la découverte chez autrui occultent une œuvre forte partagée en une trentaine de recueils de poésie et de nombreux travaux critiques dont on retiendra : Anthologie de la nouvelle poésie française (Poésie 1), La Nouvelle poésie philosophique (Poésie 1), La France en poésie (La Pibole), ainsi que la monumentale La Poésie contemporaine de langue française depuis 1945 (Saint-Germain des Prés / Bordas), qui réunit sur plus de 900 pages, mille poètes francophones.
On retiendra également Poésie pour vivre, Manifeste de l’homme ordinaire, rédigé en collaboration avec Jean Breton (La Table Ronde – 1964 / Le Cherche Midi -1982).
Sur la quatrième de couverture d’Un poème vient au monde, José Millas-Martin nous conseille fraternellement de « redécouvrir » Serge Brindeau. Les gens de ma génération seraient tentés de lui rétorquer que le poète Brindeau est pour nous toujours présent, mais il convient de songer aux nouveaux lecteurs, aux jeunes qui découvrent avec bonheur combien notre poésie est riche et que l’on peut y puiser à loisir.
Le présent ouvrage posthume rassemble des textes de factures diverses et l’ensemble mérite grandement la « signature » de Serge Brindeau tant le choix est fidèle à l’esprit des œuvres publiées. « Prière des griots / S’élève avec la sève / Dans les arbres // Immobile passage / Creusé depuis la nuit des temps // Jusqu’aux nouvelles de ce jour. »
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On lira avec intérêt : Serge Brindeau sur le damier blanc et noir par Monique W. Labidoire (in Poésie sur Seine n°631) et l’on consultera l’excellent dossier: Serge Brindeau, de l’ordre des mots à l’ordre du monde : itinéraire poétique et politique d’un Manceau par Michèle Lévy (in La Province du Maine n° 80).
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 359, avril 2008