Pierre DHAINAUT : MISE EN ARBRE D’ÉCHOS (Ed. Motus)

Du début à la fin de MISE EN ARBRE D’ÉCHOS, Pierre DHAINAUT tient son souffle. Ni forcené ni métronome. Mais une variation vitale, modulée, sur une longue laisse de poèmes voisinant sans formalisme avec le haïku. Et nous nous mettons en marche, dans le corps cosmique et spirituel du monde:

« que le point se desserre / le vent le remercie / le vent du large ».

La ligne de crête de Pierre DHAINAUT est la cime de l’attention: une morale de l’instant. L’homme doit mériter d’être l’égal du monde, et les éléments accepteront de l’initier:

« confiance aux braises / ne crains pas / de manquer de souffle ».

Ce sont les aventures de la transparence : l’air, la neige, la mer, le visage, ces mues de l’élan résolu qui ne laisse pas de traces. Mais dans ces pages résonne aussi un appel, auquel répond depuis toujours

« l’oreille en alarme / et le cœur paisible ».

©Gilles Lades

in revue Friches, n° 38, printemps 1992.