L’œuvre de François Leperlier pour éclectique qu’elle soit, obéit, me semble-t-il aux assauts brûlants d’un Surréalisme omniprésent dans lequel il détient les rênes de l’action et, en même temps, subit les vibrations du vivant qui l’entoure.
On sait qu’il s’intéressa à Magloire Saint-Aude ainsi qu’à Claude Cahun, deux personnages proches de Breton sur lesquels il apporta de précieuses informations. Cela pourrait n’être qu’une « attraction » foraine mais cela ressemble fort à une « attraction » qui implique le poète au plus intime de sa sensibilité.
« Et de vider à proportion de ce désir, pourquoi pas, un monde bien plein, tout de long, d’un coup, hourra, avec son idée dedans. »
(« L’idée »)
Avec « Attraction », François Leperlier fait appel au graphisme de Jean-Pierre Hamon, un graphisme étrange qui rappelle les relevés géométriques et en même temps les précieux manuscrits conçus afin d’exprimer ce que la créativité emmagasine avant de se répandre en œuvre d’art.
« Chacun a eu son mot sous la porte et l’a pris pour une tâche… chacun a vu son sang sous la porte. »
(« La tâche »)
« Attraction » est un livre que l’on sent maîtrisé, porteur de rigoureuses images que l’on partage dans la complicité littéraire et l’amour de l’étrange.
©Jean Chatard
Note de lecture in revue Les Hommes sans Épaules, n° 34, 2nd semestre 2012.