Jacques Kober : le créole des dieux, (dossier conçu par Jean-Michel Robert), « L’idée bleue » / Décharge n° 130.

Tiré à part de la revue de Jacques Morin Décharge, ce dossier Jacques Kober : le créole des dieux célèbre l’un des plus troublants poètes surréalistes d’aujourd’hui, trop injustement ignoré des critiques malgré une œuvre abondante et majeure où l’originalité de style le dispute à l’invention de la recherche formelle. Brillants, brûlants, les poèmes de Jacques Kober, dans leur déroulement, se chargent de force où n’interfère aucune approximation. La richesse de ces îlots de grâce, bellement inventoriés dans ses multiples publications, rejoignent quelque part l’originalité des peintres qu’il fréquenta et qui laissèrent sur son œuvre le sceau de la création, en même temps que l’empreinte d’un surréalisme toujours vivant que le poète maintient au plus haut de son haut ramage. Entretien, analyses, signés Christophe Dauphin, Jean-Paul Gavard-Perret, Antoine Colavolpe, Pierre Grouix, Daniel Leuwers, soulignent l’importance de cette œuvre giboyeuse, palpitante, qui apporte à notre petit monde poétique les belles senteurs d’un ailleurs sans cesse renouvelé.

Ce dossier se poursuit avec les témoignages chaleureux de Monique Rosenberg, André Miguel, Paul Sanda, Pierre Schroven et Rezvani. C’est dire l’importance de cette œuvre, louée par les plus grands et cautionnée par d’authentiques créateurs. L’ensemble est habilement mis en lumière par des pages de poèmes choisis, anciens et récents, et encadré par deux reproductions (couleurs) d’un peintre cher au cœur de Kober : Jean-Marie Fage. En ces pages denses où cohabitent informations et merveilles de l’insolite, la poésie de Jacques Kober se retrouve comme chez elle, ouverte et généreuse.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 354, novembre 2007

Prorata temporis, Jean-Claude Tardif, éd. Le Mort-qui-trompe, 1 Chemin de la Pelouse, F-54136 Bouxières-aux-Dames.

La personnalité littéraire de Jean-Claude Tardif se manifeste avec un égal bonheur dans les domaines de la poésie, du roman, de la nouvelle, mais également dans celui de la revue (il fut l’actif animateur du Nouveau marronnier et poursuit la publication de À l’index, 11 rue du Stade, F-76133 Épouville.) De plus, il anima jusqu’à ces derniers temps des « Rencontres » dans la petite ville normande de Montivilliers.

Plusieurs de ses nouvelles furent publiées dans diverses revues (L’Atelier du roman, Le Paresseux, La NTF, La Revue Littéraire, Rimbaud Revue, etc.) avec l’estime de ses pairs et un lectorat de plus en plus important.

Prorata temporis, nouvelle d’une soixantaine de pages qu’il publie aujourd’hui aux éditions Le Mort-qui-trompe s’articule autour d’un thème cher à Tardif avec de multiples retombées : la recherche affective du père, la fascination d’un avenir insolite que l’on bâtit autour de l’homme et qui tout aussitôt se délite, la traque de l’individu au profit d’une entité totalitaire, la douceur âpre des sentiments…

Ce qui importe dans les écrits de Jean-Claude Tardif est avant tout la maîtrise d’une langue qu’il utilise avec une jubilation quasi amoureuse. Les mots, considérés comme des amis au service d’une philosophie mêlant fiction et réalité, sont utilisés afin de cerner ce monde difficile dans lequel nous engloutit une bureaucratie toujours plus kafkaïenne.

À n’en pas douter, Jean-Claude Tardif (par ailleurs excellent poète) publie avec beaucoup de plaisir. Et l’on serait mal avisé de lui en faire grief, lui qui donne aux mots leurs chants et leurs ramures avec la seule ambition de partager dans l’euphorie de la narration ses bonheurs d’écritures.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

La Plage blanche, Maurice Cury, E.C. éditions, 1 rue de l’Ancien Presbytère, F-34230 Campagnan.

L’œuvre déjà très importante de Maurice Cury utilise tous les chemins de la littérature pour canaliser une inspiration débordante dans laquelle s’épanouissent romans, poèmes, essais, théâtre, nouvelles et chroniques. C’est dire que sa copieuse bibliographie est riche de livres divers où chacun peut puiser avec l’assurance de découvrir ce qu’il cherche de création chez cet homme de cœur et d’esprit, attentif aux nuances du langage.

Avec le roman La Plage blanche, Maurice Cury nous convie à des vacances normandes au cours desquelles se font et se défont des couples insouciants à la veille de la guerre, préoccupés par leurs amours et leurs problèmes affectifs avant de prendre conscience d’événements plus dramatiques.

D’un premier abord légère, l’histoire se structure, s’étoffe et les personnages, pour insouciants qu’ils sont, se trouvent confrontés à des situations où la morale et l’éthique sont pris à partie par un narrateur dont le second roman parvient difficilement à prendre forme.

Si les femmes, mariées ou non, occupent une large place dans la vie de ce vacancier en quête d’inspiration, Maurice Cury, lui, en sait capter les ondes subtiles, les hésitations, les faiblesses, les parfums. À ce jeu subtil, le roman prend de l’ampleur, se développe afin d’atteindre cette Plage blanche où s’inscrivent successivement les traces de personnages en devenir.

Sans doute existe-t-il une part non négligeable d’autobiographie dans cet ouvrage, mais cela importe peu en regard de l’histoire qui s’annonce et se développe comme un habile jeu de construction où les personnages se définissent avec audace et lucidité, comme livrés à leur propre existence, passagère et sensible.

À noter, aux mêmes éditions, Le Cimetière du Nord, 2004, un autre roman de Maurice Cury, rédigé en collaboration avec Jean Bany qui a choisi de nous quitter en 1993.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

On s’embrasse pas ?, Michel Monnereau, éd. La Table Ronde.

Avec son précédent roman, Carnets de déroute (même éditeur, 2006), Michel Monnereau a obtenu le « Prix du premier roman de Draveil » et le « Prix des lecteurs Atout Sud ». Excellents débuts pour un poète reconverti dans la narration en faisant un arrêt remarqué par l’humour (voir ses Zhumoristiques, Gros Textes, 2006) et autres ouvrages pour la jeunesse.

On s’embrasse pas ?, écrit comme Carnets de déroute à la première personne, raconte l’histoire de Bernard, un homme dans la quarantaine, débarquant dans ce qui lui reste de famille après des années de vagabondage à travers le monde et perturbant singulièrement la vie paisible de ces braves gens, à commencer par sa sœur, son beau-frère et leurs deux filles (dont l’une succombera au charme de l’arrivant). Il retrouve également sa mère qui ne le reconnaît pas de prime abord et le rend responsable de la mort de son père…

Ainsi débute ce roman qui serait cruel et pathétique si la griffe de Michel Monnereau n’était teintée de cet humour corrosif qui donne à son propos cette qualité d’écriture où les images fusent et où les réparties cinglantes provoquent le sourire, voire parfois le rire. « Il pleuvait toujours, et je n’aime pas la pluie quand elle s’acharne sur moi ; ça ne me dérange pas qu’elle tombe sur les autres, d’ailleurs ils projettent des parapluies tout à fait adaptés ». Bernard, anarchiste et provocateur, par sa seule présence, apporte ce parfum de « l’ailleurs » qui perturbe les uns et contraint les autres à envisager une existence différente de celle tracée de toute éternité. C’est l’histoire du vilain petit canard et du loup dans la bergerie.

À la fois désinvolte et hautain, Bernard est l’âme damnée d’une famille, un agitateur-né, capable d’assister à la mort de sa mère sans faire preuve de la moindre émotion.

Par le biais de ce héros en négatif, Michel Monnereau fait preuve, une fois de plus, d’un incontestable talent de romancier qui s’affirme à chaque page de cet ouvrage, démontant un à un les mécanismes d’une société dans laquelle chacun possède les cartes de sa propre destinée.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

Récits de l’autre rive, Jean Bensimon, couverture de Françoise Bouquerel, L’Harmattan, collection « Écritures ».

Depuis quelques années, Jean Bensimon a délaissé la poésie afin de se consacrer à une spécialité littéraire dans laquelle il excelle : la nouvelle. Le récent ouvrage qu’il publie dans la collection « Écritures » de L’Harmattan, Récits de l’autre rive, rassemble 33 récits, « réécrits » (nous informe la quatrième de couverture) extraits du livre L’Autre maison (L’Harmattan, 2000) qui, à l’origine, en comptait 74.

De ce nouveau choix résulte un ensemble cohérent que Jean Bensimon assume en maître du jeu, ce jeu terrible et dérisoire qui conduit les êtres au-delà d’eux-mêmes, au-delà des apparences. Derrière le miroir.

Comment privilégier l’une ou l’autre de ces nouvelles ? Comment débusquer l’insolite sous l’insolite qui se crée ? De page en page, on découvre l’étrange, le mystère à visage humain, la grande peur de l’homme devant l’inconnu.

Dans ce livre où chaque récit n’excède pas quatre pages, Jean Bensimon interroge la nuit et les étoiles, les visages et les rivages. C’est l’inconnu à chaque chapitre, l’enfer du quotidien qui se décline avec force à chaque phase de cette exploration des interdits.

Qu’il évoque « Les Masques », les « Feux follets » ou « Le Golem », le style de Bensimon varie selon la trame, et la narration s’en trouve confortablement étayée dans ce domaine de l’étrange si difficilement accessible.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

Le Gant perdu de l’imaginaire, choix de poèmes 1985-2006, Christophe Dauphin, préface d’Alain Breton, éd. Le Nouvel Athanor, collection « Les Cahiers du Sens ».

Dès l’abord, avec les titres des divers ouvrages qui composent une œuvre déjà abondante, on sait que les mots importent beaucoup pour Christophe Dauphin qui les utilise avec autant de passion que de brio afin d’affirmer un style à la fois anarchisant et tendre, révolté et sensuel.

Le Gant perdu de l’imaginaire rejoint par son ambiguïté d’autres titres, comme La Nuit en équilibre (éd. Le Milieu du jour, 1993), Les Vignes de l’ombre (éd. La Bartavelle, 1996), L’Abattoir des étoiles (éd. Librairie-Galerie Racine, 2002), ou encore La Banquette arrière des vagues (éd. Librairie-Galerie Racine, 2003) et quelques autres, soulignant un principe d’originalité attiré par une connaissance aiguë de la poésie et de la poésie surréaliste en particulier (on se souvient de son récent essai, publié en 2006, Marc Patin, le surréalisme donne toujours raison à l’amour). L’intérêt qu’il porte dans ses études à James Douglas Morrison, Jacques Simonomis, Jean Breton, Verlaine et Sarane Alexandrian, est significatif dans la mesure où chacun de ces créateurs détient une part tout à fait personnelle dans le panorama poétique que Dauphin explore avec cette curiosité gourmande que l’on lui connaît.

Avec Le Gant perdu de l’imaginaire il rassemble des poèmes choisis dans une dizaine d’ouvrages publiés de 1985 à 2006 dans lesquels il puise allègrement en offrant le meilleur d’une production parfois déconcertante mais toujours porteuse de lumière et de générosité.

Christophe Dauphin, dans sa poésie comme dans ses autres activités littéraires ouvre large l’horizon de l’investigation et les thèmes traités dans Le Gant perdu de l’imaginaire sont ceux d’un citoyen préoccupé par la tolérance, le paupérisme, le racisme et tous les maux et toutes les joies qui accompagnent les hommes d’ici et ceux d’ailleurs.

« Et je te nomme poème / Dans tes yeux je plante ma certitude et mon dégoût / Le jour se lève et la guerre a oublié ses cendres »

On referme ce livre anthologique avec le regret que le choix des textes retenus ne soit pas plus large. Mais nous savons qu’il représente une façon de prendre date car l’œuvre de Christophe Dauphin se poursuit dans la magie d’une inspiration toujours présente.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

Lorsque l’univers se déploie, Élie-Charles Flamand, postface de Marc Kober, couverture d’Obéline Flamand, éd. La Mezzanine dans l’Ether, 13 rue de Cotte, F-75012 Paris.

Élie-Charles Flamand poursuit la publication d’une œuvre exigeante et racée dans laquelle la poésie instille ses pouvoirs et ses mystères en un contexte acquis dès l’abord par les pouvoirs magiques d’un surréalisme, certes omniprésent, mais étayé par de multiples apports esthétiques offrant au poème une profondeur stylistique en même temps qu’un lyrisme tonifiant.

« Derrière le mur fossile / Se tiennent les oiseaux d’écume et de quiétude / Qui estompent les peurs très ornementées / Quand les évidences commencent à s’écrouler!! C’est depuis les bords affûtés du poème / Que l’on perçoit le mieux / L’extatique déchirure temporelle »

Avant d’en être exclu, Élie-Charles Flamand participa activement au mouvement instauré par André Breton, et ses œuvres en furent naturellement dépositaires car proches de sa nature profonde. En témoigne le collage qui, en guise de frontispice, illustre la première page de cet ouvrage. La poésie d’Élie-Charles Flamand, implantée dans une réalité brûlante, prend la forme de structures ancrées dans des espaces que l’auteur apprivoise grâce à la vaste culture de l’insolite et du merveilleux qu’il attise avec amour dans des textes intemporels empruntés au plein jour d’une création privilégiant le fantastique du mot rare, le vers chargé de suc et de sève.

« Ces ajouts s’élargissent / Les traversent enfin / Transfuges effervescents / Les pétales de l’Esprit qui dirige l’août / Et ceux de l’Être nouant le grave à l’aigu »

La couverture de cet excellent ouvrage est signée Obéline Flamand. Elle annonce dès l’abord les espaces mystérieux d’une poésie en constante évolution.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

D’asile en exil, Max Alhau, images de Pascal Hemery, éd. Voix d’encre.

D’asile en exil, sans doute l’un des deux ou trois meilleurs recueils de ce début d’année, permet à Max Alhau d’établir en poésie un espace privilégié où le créateur qu’il est, depuis longtemps déjà, creuse avec autant de maîtrise la nappe phréatique que l’aubier des arbres géants. Avec lui la nature prend ses habits de fête et c’est un peu de l’être humain qui s’investit dans le silence des grands ormes, dans la mélancolie des fragiles bouleaux. Sa pensée l’entraîne au-delà du visible et les cercles qu’il déploie, en cette poésie évolutive le conduisent en des contrées où s’aiguise sans cesse l’imagination. Le monde en sa vastitude est son terrain favori, le monde et au-delà, dans les galaxies, dans les infinis où la matière prend en charge les créatures à la fois dérisoires et tragiques que nous sommes. Bien conscient de l’importance relative des individus, comparés aux grands brassements de l’univers, Max Alhau sait, avec art et mesure, passer de l’infinitésimal au gigantisme universel, de la tendre réflexion à la respiration galactique avec, pour ce faire, les illustrations inspirées de Pascal Hemery qui signe là des images superbes, au diapason des poèmes d’Alhau. « Tu aimerais alors être ce voyageur / brûlant les preuves de son passage / dans un brasier d’étoiles et de pierres, / toi dont la vie n’est plus qu’une ombre sur les murs. »

On se laisse envahir par ces espaces sombres, ces vagues d’un lyrisme contenu, et c’est tout l’art de Max Alhau et de son illustrateur, de nous faire partager les angoisses, les plaisirs multiples, de l’être humain en prise à des interrogations qui n’en finissent pas de nous solliciter, de nous « ouvrir » aux mystères du temps le chercheur d’or.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007

À la niche les glapisseurs de dieu !, Guy Ducornet, Ginkgo éditeur.

Sous une couverture de Jean Benoit (« Bris collage ») Guy Ducornet publie le pamphlet À la niche les glapisseurs de dieu ! signé en 1948 par une cinquantaine de surréalistes et contresigné en 2006 par 175 autres. Pour la première fois, ce tract est traduit ici en neuf langues (allemand, anglais, arabe, espagnol, grec, italien, néerlandais, portugais, tchèque) et est prétexte à une mise au net de Ducornet qui en souligne les points essentiels, avec l’appui graphique d’illustres représentants du surréalisme : Pénélope et Franklin Rosemont, Siné, Rikki Ducornet et bien d’autres.

Le texte À la niche les glapisseurs de dieu ! donne des exemples prouvant que « les chrétiens d’aujourd’hui disposent d’arguments pris dans des poubelles théologiques assez hétéroclites pour parer aux circonstances les plus diverses. Dans ces conditions, toute discussion est, faute de la moindre constance dans le langage par eux employé, c’est-à-dire en raison de leur duplicité fondamentale, impossible. »

Ce rejet systématique, Guy Ducornet le prend à son compte avec la véhémence d’un esprit libertaire « au service de la poésie, de l’amour et de la liberté ». C’est dire que le surréalisme toujours en quête de « merveilleux », s’il ne se laisse pas pervertir, n’en appelle pas moins à l’imaginaire et au désir évidents de création.

Membre du mouvement surréaliste américain depuis 1967, Guy Ducornet appartient au mouvement d’Édouard Jaguer « Phase » depuis 1972.

Signalons, du même Guy Ducornet, Oblique Shocks (2001) — poèmes et collages — ainsi que la traduction récente de Gazelle (éditions Joëlle Losfeld, 2007) de Rikki Ducornet.

Les amateurs seront bien inspirés de se référer à un autre ouvrage de Guy Ducornet, Le Punching-ball et la vache à lait (Deleatur/Actual, 1992).

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 349, avril 2007

Taille en vert, Anne-Lise Blanchard, Poésie en voyage / La Porte, Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin, F-02000 Laon.

On connaît bien ces petits opuscules d’un format à l’italienne que publie Yves Perrine avec cette prédilection certaine pour les textes brefs et de qualité, qu’il distille six fois par an. Illustré ou non, chaque livret, d’une vingtaine de pages, permet à un poète de s’affirmer dans une collection bien sympathique où brillent l’originalité et le bon goût. Arrêtons-nous sur Taille en vert, le tout récent ouvrage d’Anne-Lise Blanchard, dans lequel la générosité de cœur le dispute à une inspiration simple où les mots sont des demeures et les sentiments des refuges pour la clarté de l’âme.

« Chaleur entre les épaules, l’été revient. Les feuilles mouillées s’ébrouent. Je me glisse dans ma peau, je repasse chaque ride. Se sentir réunie. »

En quelques pages à l’accent tout personnel, Anne-Lise Blanchard nous invite au voyage et à la réflexion. L’invention poétique règne ici et c’est grand plaisir de s’attarder sur ces instants choisis.

©Jean Chatard

Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 349, avril 2007